Se débarrasser de ses croyances limitantes

Les croyances limitantes en sport

J’ai commencé à courir 3 ans auparavant. Je courais péniblement 20 minutes à 7 km/h. J’ai compris au bout de quelques semaines la raison pour laquelle je n’arrivais pas à passer le cap des 20 minutes : j’avais été conditionnée, à l’école, à ne surtout pas penser que je pourrais faire mieux. J’avais un vrai blocage mental. J’étais tellement persuadée de ne pas pouvoir y arriver, que je n’y arrivais pas.

Lorsque je courais, je repensais à chaque fois aux cours d’EPS dans la cour de récréation. Les garçons qui faisaient 3 tours quand je n’en faisais qu’un. La professeure d’EPS qui ne nous expliquait rien sur l’importance du souffle, de la foulée, du rythme, etc. Nous devions courir 20 minutes, c’était dans le programme de l’éducation nationale. Point à la ligne.

La professeur d’EPS me considérait à peine. Elle n’était ni dans la critique, ni dans la stimulation. Je crois que je lui étais tout simplement indifférente. Je faisais partie de la moyenne : ni nulle, ni formidable. Pourtant, j’aurais aimé qu’elle m’apprenne à aimer la course à pied et le sport en général. Qu’elle m’explique qu’il était possible de progresser, et comment le faire. Qu’elle m’explique qu’en courant je prenais soin de mon corps et de ma santé.

Lorsque j’ai commencé à courir il y a 3 ans, j’étais en souffrance. Je pensais à ma prof, à mes camarades qui couraient mieux que moi. Je revivais, presque 30 ans plus tard, cette même impression de malaise. J’étais persuadée de ne pas savoir courir, que ma foulée n’était pas alignée. J’étais persuadée de ne pas pouvoir faire mieux. Il est très étonnant de comprendre à quel point nous sommes conditionnés par des croyances limitantes bien installées.

Comme beaucoup de personnes, j’ai quitté l’école avec cette idée que le sport est un espace de souffrance et de jugement. Qu’il est réservé aux meilleurs. Pour les autres : rentrez gentiment chez vous.

Les croyances limitantes en entreprise

Combien de personnes quittent leur entreprise chaque soir avec la même impression ? Impression qui se transforme en croyance limitante au fil des années. Ni excellent au point d’être promu. Ni nul au point d’être viré. Juste dans une moyenne qui n’inspire que l’indifférence, et les enferme dans une basse estime d’eux-mêmes.

Cette situation grève la performance de ces personnes, et de leurs entreprises. C’est d’une logique implacable.

En entreprise, nous retrouvons les mêmes mécanismes entre les managers et leurs équipes : vous avez une mission, faites la. Courez du point A au point B sans vous poser de questions. Ensuite rentrez gentiment chez vous. Et le sens dans tout cela ? Et les mécanismes de progression ?

Imaginez que l’un de vos collaborateurs, que vous estimez “moyen”, est finalement capable de courir un semi-marathon dans son domaine de compétence. Qu’il suffit de lui ouvrir l’accès aux bons outils, de lui donner du sens et de l’encourager à se dépasser.

SI vous êtes ce collaborateur qui se sent enfermé dans une cour d’école : vous avez les moyens d’évoluer et de progresser. Débusquez vos croyances limitantes et combattez-les.

3 éléments clé pour progresser

Mon conjoint m’encourageait dans mes petites progressions. J’étais tellement focalisée sur ce qui n’allait pas que je ne les voyais pas. Et pourtant je progressais : une allure légèrement supérieure, un temps de course un peu plus long, un meilleur souffle, moins de points de côtés, un corps plus tonique, etc. J’ai commencé à prendre confiance en ma capacité à progresser.

J’ai ensuite fait l’acquisition d’une montre de sport pour évaluer ma progression avec des critères objectifs. Et je me suis abonnée au programme d’entraînement de Running Addict.

Les 3 clés de ma progression :

  • Un entourage encourageant et bienveillant. Si mon conjoint ou mes amis avaient été moqueurs, je me serais sans doute découragée.
  • Un plan d’actions avec des paliers de progression réalistes et mesurés, à suivre en autonomie. Rien de pire que de se fixer des objectifs irréalistes, par manque de connaissance. C’est la garantie d’un échec sur la durée.
  • Un outil de mesure objectif. En suivant les mesures de mon allure, ma fréquence cardiaque et l’évolution de ma VO2max grâce à ma montre de sport, j’ai pu juger ma pratique sportive sur des critères objectifs. Oui, je progressais, même si parfois j’avais l’impression d’être en souffrance.

En entreprise, les clés de progression sont les mêmes : un entourage bienveillant et encourageant, un plan d’actions progressif et des outils de mesure objectifs. Je parle bien entendu de la méthode SMART et des indicateurs de mesure (KPI).

Donner à un collaborateur les chances de réussir, c’est le doter des bons outils : un manager qui encourage et valorise les petites réussites par des feedbacks positifs réguliers, un objectif SMART avec un plan d’actions réalistes, et enfin, des indicateurs de mesure qui permettent d’évaluer les résultats et d’effecteur des mesures correctrices si besoin.

Se fixer des challenges pour progresser

Les challenges sportifs

Au bout d’un an de pratique régulière (1 à 2 fois par semaine), j’ai décidé de me challenger pour progresser, suivant les recommandations de mon programme d’entraînement.

  • Je me suis donc inscrite à la course des 5km de la Route du Louvre. J’ai ressenti un stress énorme avant la course. J’avais l’impression que je n’arriverais pas à gérer mon allure. Au final, le contexte de la compétition m’a galvanisé. J’ai couru 5km en 27 minutes. Ce qui est énorme pour moi.
  • L’année suivante, je me suis inscrite aux 10 km de la Route du Louvre. Je n’avais jamais couru plus de 8km. J’avais des difficultés à franchir ce plateau. Je me suis donnée comme objectif de faire cette course en mois d’1h, comme un défi. Au final, j’ai réussi à franchir la ligne d’arrivée au bout de 58 minutes. J’étais fière de moi.
  • L’année d’après, je m’inscrivais au semi-marathon de Paris. Je n’ai pas pu suivre mon programme d’entrainement à la lettre. Le rythme était trop contraignant et difficilement compatible avec une vie professionnelle active, avec des jeunes enfants. J’ai hésité à annuler. J’avais peur de ne pas terminer la course. En plus, je n’avais jamais couru plus de 15km… Je me suis donnée plein de bonnes excuses d’annuler. Mais j’ai tenu la promesse que je m’étais faite.

La course était dure. En suivant les conseils de mon programme d’entraînement, j’ai fait partie des “finishers”. J’ai découpé la course en petites étapes, par tronçons de 5 kilomètres. Et ça a fait toute la différence. Plutôt que de me dire : “je n’ai fait que 6 kilomètres sur 21…”, je me disais : “j’ai fait les 5 premiers kilomètres assez facilement, il me reste 4km avant la prochaine étape. Tu peux le faire. Garde ton rythme” ; et ainsi de suite jusqu’à 21km.

A l’approche de la ligne d’arrivée, c’est le mental qui a fait la différence. Au 18ème kilomètre, je commençais à dévisser. Ma cadence a ralenti. Mais je n’ai pas lâché. Il ne restait que 3 km, ce n’était plus insurmontable. J’ai fini le semi-marathon en 2h12. Rien d’exceptionnel, je suis d’accord. Mais pour moi, c’est un défi énorme que j’ai réussi à relever.

De la même manière, j’ai découpé en étapes ma progression en course à pied. Si on m’avait dit : “dans 3 ans tu cours un semi-marathon”, je n’y serais jamais arrivée. J’aurais été découragée par l’ampleur de la tâche. J’ai d’abord fait une course de 5km, puis 10km, puis 21km. Et j’ai franchi toutes ces petites étapes avec énormément de plaisir et de fierté.

Les challenges en entreprise

En sport comme dans tous nos projets professionnels, la méthode des petits pas fonctionne merveilleusement bien. Une étape après l’autre. Chaque étape est structurée autour d’un objectif et d’un plan d’actions pour l’atteindre.

La méthode des petits pas nous enseigne une leçon fondamentale : le succès n’est pas l’aboutissement d’un seul grand geste, mais plutôt la somme de nombreux petits efforts, persévérants et bien dirigés. Cette approche peut transformer la manière dont nous abordons les défis en entreprise, tout comme elle a transformé ma capacité à courir un semi-marathon.

Cultivez une culture d’apprentissage et d’amélioration continue, votre organisation en sera transformée.

Favoriser la collaboration et la compétition « saine » peut aussi amplifier l’efficacité de cette méthode. En encourageant les membres de l’équipe à travailler ensemble vers des objectifs communs, ou en instaurant des compétitions amicales avec des récompenses pour les petites victoires, on crée un environnement de travail dynamique et engageant. Cette approche renforce le sentiment d’appartenance à l’équipe et motive chacun à donner le meilleur de soi-même.

Les principes à retenir

Adopter les challenges progressifs en entreprise

Cela signifie reconnaître que chaque membre de l’équipe a un potentiel inexploité, prêt à être développé par des défis mesurés et réfléchis. Cela commence par la définition d’objectifs à court terme, réalistes mais ambitieux, qui mènent à un but plus vaste. Ce processus crée un environnement où le succès est non seulement célébré mais attendu, car chaque petite victoire en construit une plus grande.

Le management est un facteur de réussite.

Les managers doivent agir comme des coachs sportifs, non seulement en définissant les buts, mais aussi en fournissant les outils et le soutien nécessaires pour les atteindre.

L’importance de la mesure des progrès.

Tout comme ma montre de sport m’a aidé à visualiser ma progression et à ajuster mes efforts, les entreprises doivent utiliser des indicateurs de performance clés (KPIs) pour suivre les avancées. Ces mesures concrètes permettent non seulement de maintenir la motivation, mais aussi d’ajuster les stratégies en temps réel pour assurer la continuité du succès.

Cultiver une culture d’apprentissage et d’amélioration continue.

Chaque défi relevé doit être vu comme une opportunité d’apprendre et de grandir, individuellement et collectivement. Encourager cette mentalité transforme les petits succès en tremplins pour de nouveaux défis.

Enfin, l’engagement émotionnel est la clé.

Le fait de participer collectivement à un objectif qui a du sens est aussi exaltant et stimulant qu’une compétition de course à pied. Et lorsque vos collaborateurs comprennent comment leur travail contribue à un but plus large, leur engagement et leur motivation s’en trouvent décuplés.

Les leçons apprises sur le parcours d’un semi-marathon s’appliquent avec force dans le monde professionnel. En abordant chaque projet comme une série de petits pas, en mesurant les progrès, en apprenant de chaque étape, et en s’engageant émotionnellement, les entreprises peuvent inspirer leurs équipes à surmonter leurs croyances limitantes et à réaliser leur plein potentiel. Ainsi, chaque défi devient une opportunité de croissance, chaque effort un pas de plus vers le succès.

6 réflexions sur “La vie est un (semi) marathon”

  1. Bonjour merci pour votre article. La comparaison entre votre progression en course a pied et le monde du travail est intéressante. Vous avez de la chance d’avoir un mari qui vous encourage.

  2. Tu as écris tout ce que j’ai vécu en cours d’EPS, si ce n’est que moi j’étais plutôt mauvaise. Et tout comme toi j’ai recommencé à courir plus tard, par obligation pour ma part puisque je devais le faire pour un concours. Et donc forcément j’ai certes dépassé mes croyances limitantes mais je suis restée relativement mauvaise.
    Maintenant je me dis qu’avec tes conseils j’aurai pu faire mieux.
    Il n’est jamais trop tard.

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